Depuis le début de l’année, une rumeur persistante sème le trouble parmi les propriétaires d’animaux domestiques. Une directive européenne, prétendument en préparation, viserait à instaurer une taxe sur les animaux de compagnie dès 2025. À en croire certaines publications virales sur TikTok, les montants seraient établis de manière précise : 100 euros pour un chien, 80 euros pour un chat, voire 1 euro par poisson rouge. Une information reprise sans recul, souvent dépourvue de toute source fiable, qui suscite interrogations et inquiétudes. Focus sur cette information qui circule pour savoir si vous allez devoir payer une taxe « animaux » en 2025 pour votre animal domestique.
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Vers une taxe sur les animaux domestiques en 2025 ? Une rumeur persistante
L’idée d’un impôt appliqué aux propriétaires d’animaux n’est pas nouvelle. Elle ressurgit à intervalles réguliers depuis plus de vingt ans, souvent en période de crispations fiscales ou de débats sur la protection animale.
La rumeur actuelle s’appuie sur l’idée d’une transposition en France d’un texte européen fictif. Pourtant, aucune législation de l’Union européenne n’impose une taxe sur les animaux de compagnie.
Il existe bien des règlements visant à améliorer le bien-être animal (à l’image de la stratégie européenne adoptée par la Commission européenne en 2012), mais aucun d’entre eux n’inclut de disposition à caractère fiscal.
En 1995, cinq députés européens avaient effectivement suggéré d’instaurer une taxe de 95 euros par chien adopté, pour encourager les pratiques responsables.
Si vous transportez votre animal sachez que la législation sur les chiens en voiture permet que votre compagnon soit sur le siège mais maintenu pour qu’il ne soit pas un danger pour la conduite.
Des montants diffusés par une fausse information
La version la plus récente de cette rumeur a été lancée par un site d’actualités satiriques basé en Belgique : nordpresse.be.
Ce média, connu pour ses contenus parodiques, a publié un article fictif annonçant l’introduction prochaine d’une taxe sur les animaux de compagnie, avec un barème précis :
- Chien : 100 €
- Équidé : 100 €
- Chat : 80 €
- Reptile : 50 €
- Rongeur : 20 €
- Oiseau : 10 €
- Poisson : 1 €
Cette publication a été massivement reprise, parfois sortie de son contexte humoristique, jusqu’à devenir une fake news à part entière. Pourtant, aucun projet de loi, ni en France ni à Bruxelles, ne prévoit une telle imposition.
Si la France n’applique pas de taxe sur les animaux aujourd’hui, cela n’a pas toujours été le cas. Une taxe municipale sur les chiens avait été instaurée sous le Second Empire, durant le règne de Napoléon III.
Elle visait notamment à financer l’entretien des rues. Supprimée en 1970, cette taxe avait brièvement fait l’objet d’un débat en 2000, sans jamais aboutir à une proposition législative.
Une fiscalité animale bien réelle dans certains États européens
Contrairement à la France, plusieurs pays européens imposent bel et bien une taxe sur les chiens. Ces taxes sont perçues au niveau communal et varient fortement d’un territoire à l’autre.
Voici un aperçu comparatif :
Pays | Animaux concernés | Montant moyen | Modalités |
---|---|---|---|
Allemagne | Chien | De 90 à 150 € par an | Taxe perçue par la commune, montant croissant pour chaque chien supplémentaire |
Suisse | Chien | 30 à 150 € selon les cantons | Déclaration annuelle obligatoire, parfois couplée à une obligation de formation |
Luxembourg | Chien | Environ 10 € par an | Versement annuel à la commune de résidence |
Autriche | Chien | 60 à 100 € | Taxe municipale, souvent progressive, exonération pour chiens d’assistance |
En France, la fiscalité animale se limite aux frais liés à l’identification et à la vaccination, ainsi qu’aux coûts d’adoption lorsque l’animal provient d’une association ou d’un refuge.
Dans certaines communes, une déclaration peut être requise, notamment pour les chiens catégorisés, mais aucun impôt annuel n’est prélevé sur la détention d’un animal de compagnie.
La rumeur qui circule repose sur une construction fictive, amplifiée par la viralité propre aux réseaux sociaux.
Pour les propriétaires d’animaux, aucune taxe n’est envisagée à court terme en France, ni au niveau national, ni à l’échelle européenne.